Au début du XXème siècle, le développement du sport moderne lié à la vitesse et à l’exploit laisse peu de place à la lutte « gréco-romaine » qui, trop statique et peu spectaculaire, ne connaît plus les faveurs du public Parisien. Une nouvelle forme de pratique plus attractive se développe, le « catch-as-catch-can » (« attrape comme tu peux »), de culture américaine et proche de plusieurs styles traditionnels anglais et écossais. Cependant, jugée trop dangereuse, elle donne naissance au « free style » ou « lutte libre », activité olympique qui interdit toutes formes de violence. Mais, peu plébiscitée, c’est le « catch », version édulcorée du « catch-as-catch-can », qui s’impose en tant que sport de combat « spectaculaire ». Après une tentative de sportivisation, la pratique mêlée d’extravagances et d’exubérances se tourne alors dans l’entre-deux-guerres vers sa professionnalisation en France. Interdite pour cette raison sous Vichy, et peu envisageable de manière éducative, le catch s’impose après la Seconde Guerre mondiale sous la forme de spectacle théâtralisé assez localisé. L’activité impressionne par les qualités physiques de l’athlète qui s’adjoint aussi les symboles d’une mythologie traditionnelle du héros défenseur du bien. Cependant, les années 1960 se caractérisent par une évolution des pratiques sportives qui, grâce aux techniques de retransmission télévisuelles, peuvent aussi concurrencer le catch sur ce plan. Plus encore, le sport moderne offre une nouvelle mythologie à travers un spectacle qui sollicite une identité politique plus nationale visant à dépasser les oppositions et les divisions. Dès lors, le catch est condamné. La pratique doit alors se transformer pour survivre. Finalement, l’histoire du catch est celle de ses représentations et de sa difficulté à fonctionner comme spectacle réclamant la ferveur du public.